Claire Mounier-Vehier est cardiologue, professeure en médecine vasculaire et chevalier de la Légion d'honneur. Avec Agir pour le cœur des femmes, qu’elle a cofondé, elle fait de la prévention pour alerter sur les maladies cardiovasculaires qui sont la première cause de mortalité féminine.
Quel est votre parcours ?
J’ai toujours su que je voulais être médecin. A cause d’une malformation des yeux, je ne pouvais pas être gynécologue-obstétricienne, car il y avait une partie chirurgicale dans cette spécialité, et c’est ainsi que je suis devenue cardiologue.
Je me suis spécialisée en hypertension artérielle et je me suis très vite intéressée à la santé cardio-gynécologique des femmes. Rapidement, j’ai été confrontée à la mauvaise prise en charge des spécificités féminines du risque cardiovasculaire des patientes, ce qui m’a poussée à me consacrer principalement à elles même si je suis encore aussi des hommes.
En 2020, j’ai co-créé avec Thierry Drilhon, dirigeant d’entreprises, la Fondation Agir pour le cœur des femmes, née du constat qu’il n’existait pas de structure dédiée à la santé cardiiovasculaire et gynécologique féminine.
Que faites-vous pour l'intérêt général ?
Sauver des vies. A travers la prévention et la sensibilisation. C’est un véritable combat au quotidien, une mission au service de la santé publique. Je suis prête à y consacrer tout mon temps. Je suis aussi médecin et chef de service à l’hôpital public, au CHU de Lille et je n’exerce aucune activité libérale pour offrir le meilleur des soins à toutes et tous quelque soit leurs conditions socio-économiques.
Au travers d’Agir pour le Cœur des Femmes et les réseaux sociaux, bénévolement, j’essaie de parler le plus possible des spécificités féminines des maladies cardiovasculaires, afin qu’elles deviennent un sujet de société. J’ai beaucoup de témoignages de femmes qui sont prises en charge tardivement par manque de diagnostic. Dans leur grande majorité, elles s’occupent de la santé de leurs proches avant de s’occuper de la leur. Je veux qu’elles deviennent actrices de leur santé. Avec le Bus du Cœur des Femmes, nous sillonnons la France pour offrir des diagnostics et orienter les patientes vers des médecins. Nous avons reçu près de 15 000 femmes en trois ans.
L’enseignement m’occupe également beaucoup. Il est essentiel de transmettre ses connaissances aux professionnels de santé, toutes générations confondues.
Que représente pour vous la Légion d'honneur ?
C’est mon père, le professeur André Vacheron, grand officier de la Légion d’Honneur, et également cardiologue, qui m’a décorée. Nous partageons les mêmes valeurs liées à l’intérêt général, au service du public, à la prévention et au partage des valeurs. C’était un moment très émouvant à Lille et un acte très fort avec un vrai sentiment de transmission.
Voir ainsi mon engagement reconnu par l’Etat me touche et m’incite à m’engager encore plus au service des autres, notre population.
Ensemble, nous sauverons davantage de vies. C’est merveilleux de sauver des vies et de permettre à toutes et tous de vivre longtemps et en bonne santé.