Chevalier de l’ordre national du Mérite, Audrey Régnier est directrice de Bohin, une entreprise historique de mercerie qu’elle a rachetée fin 2017 avec son conjoint. Malgré des débuts mouvementés, elle a réussi à conserver les 40 postes et développer la production.
Quel est votre parcours ?
J’ai suivi une formation en gestion d’entreprise et d’administration puis en événementiel. Par un concours de circonstances, j’ai rencontré le président de Bohin qui m’a proposé de travailler à l’ouverture de l’usine au public. Née d’un reportage en 2000, il aura fallu plus de 10 ans pour que cette idée voit le jour en 2014.
L’année suivante, nous avions pour projet avec mon conjoint d’investir dans une société. Lorsque mon président m’a annoncé qu’il partait en retraite, nous avons alors rapidement réalisé que Bohin correspondait exactement à ce que nous souhaitions. En 2017, les papiers étaient signés et nous nous sommes lancés !
Que faites-vous pour l’intérêt général ?
Bohin possède un savoir-faire presque unique dans le monde. Nous sommes garants de sa préservation ainsi que de celle de nos machines vieilles de 150 à 200 ans.
Malgré les nombreuses difficultés rencontrées au début, nous avons surmonté cette période compliquée grâce à notre passion et notre travail, et aujourd’hui l’entreprise se porte très bien.
Je m’investis par ailleurs auprès de réseaux comme Femmes et Challenges ou N’Way notamment pour soutenir l’égalité femme homme et dynamiser la région normande avec d’autres professionnels. Nous hébergeons aussi un atelier d’insertion au sein de Bohin.
Que représente pour vous l’ordre national du Mérite ?
J’étais très surprise initialement et il m’a fallu du temps pour m’en sentir digne. C’est vraiment lors de ma cérémonie de remise avec le discours de mon délégué que j’ai réalisé que je méritais cette décoration. Aujourd’hui j’ai conscience que c’est un honneur d’avoir été décorée aussi jeune et cela me pousse à cultiver des valeurs de persévérance et de travail qui m’ont été transmises par mes parents.