Le monde

Découvrez sur ce planisphère des honneurs une sélection
d’ordres illustrant la diversité des décorations représentées au musée.
Les ordres européens reflètent la construction et l’évolution de nations millénaires:

des ordres chevaleresques médiévaux, parfois encore décernés de nos jours (ordre de la Jarretière, ordre de l’Éléphant), jusqu’aux ordres de mérite telle la Légion d’honneur.
Peu à peu, à partir du XIXe siècle, le principe des ordres et décorations a gagné les autres continents, chaque pays créant son propre ensemble de récompenses. Si les ordres des Amériques et d’Afrique se sont souvent inspirés des insignes européens, les ordres orientaux renouvellent les formes traditionnelles.

Plaque de chevalier de l’ordre du Saint-Esprit
Plaque de grand’croix de l’ordre de la Légion d’honneur (modèle actuel)

La création des ordres en France, échelonnée régulièrement depuis le XIVe siècle, rythme le cours de l’histoire du pays du Moyen Âge à nos jours. Le plus prestigieux des ordres de la monarchie, l’ordre du Saint-Esprit est créé en 1578 par Henri III. Il est alors réservé à 100 chevaliers nobles. Il prend le pas sur l’ordre de Saint-Michel, fondé par Louis XI en 1469. La croix du Saint-Esprit, inspirée de la croix de Malte, portant la colombe, rayonne sur toute l’Europe. L’ordre militaire de Saint-Louis, ordre de mérite démocratique, est créé par Louis XIV en 1693, marquant une profonde évolution dans le principe des récompenses. 

Abolis par la Révolution, les ordres de l’Ancien Régime revivent sous la Restauration avant d’être définitivement mis en sommeil par Louis-Philippe en 1830. 

Créée en 1802 par Bonaparte Premier consul, la Légion d’honneur est un ordre moderne construit sur le principe de l’universalité. Il récompense depuis sa création les mérites les plus élevés civils et militaires. La célèbre étoile blanche accrochée à un ruban rouge a traversé tous les bouleversements politiques. L’effigie ornant son centre a changé, s’adaptant aux différents régimes : Empire, Royauté, République. La Légion d’honneur symbolise depuis deux siècles le talent, le courage, le dévouement au service de la Nation. 

En 1963, le général de Gaulle crée l’ordre national du Mérite, deuxième ordre national, dans le but de nuancer la notion de mérite et d’adapter les récompenses aux nouvelles exigences du monde contemporain. 

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Sur la carte, grand aigle de la Légion d’honneur (Premier Empire)

Pendentif de la Toison d’or
Plaque de l’ordre d’Isabelle la Catholique

Les ordres espagnols reflètent les grandes périodes de l’histoire du pays. Durant la Reconquête, les rois catholiques constituent des ordres religieux et militaires, tels Calatrava et Saint-Jacques. Réunis au XVIe siècle à la couronne, ils prennent le caractère de récompenses royales. 

Les Habsbourgs firent de la Toison d’or le premier ordre du royaume. La souveraineté de cet ordre de chevalerie bourguignon, créé en 1430 par Philippe le Bon, est transférée à la Maison de Habsbourg en 1477. Puis, Charles Quint la lègue à son fils le monarque Philippe II en 1555. Aboli par la République en 1931 mais reconnu comme ordre dynastique, il est rétabli comme ordre d’État lors de l’accession au trône du roi Juan-Carlos Ier en 1975. 

Au XVIIIe siècle les Bourbons dotent le pays de plusieurs ordres de chevalerie civils et militaires qui seront adoptés par les régimes politiques successifs. L’ordre de Charles III, institué en 1771 par Charles III, est la plus haute distinction honorifique civile espagnole. Au centre des insignes figure l’Immaculée Conception, d’après le tableau de Murillo. La devise est : « Virtute et Merito ». 

L’ordre d’Isabelle la Catholique, est créé par le roi Ferdinand VII en 1815. Nommé en l’honneur de la célèbre reine de Castille et de Léon, il est destiné à récompenser les mérites acquis dans la défense des possessions américaines. Réformé en 1847, il devient un ordre de mérite universel. L’insigne est une allégorie de la réunion entre l’ancien et le nouveau monde : deux globes terrestres reliés par un ruban et les colonnes d’Hercule. 

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Sur la carte, insigne de grand’croix de l’ordre de Charles III

Plaque de grand’croix de l’ordre de la Tour et de l’Épée
Insigne de l’ordre de Sainte-Isabelle

Portugal 

Royaume indépendant fondé au XIIe siècle, le Portugal, à la tête d’un vaste empire colonial, est gouverné par la dynastie de Bragance de 1640 à 1910. A la suite de crises intérieures successives, la République remplace la Monarchie et rétablit la plupart des ordres en 1917-1918. 

Les premiers ordres portugais, à l’origine religieux et militaires, sont sécularisés en 1789. Le ruban des Trois Ordres, en usage depuis cette date, réunit en un seul insigne les croix des ordres du Christ, d’Avis et de Saint-Jacques de l’épée (toujours décernés aujourd’hui). Il symbolise l’union à la couronne de leur grande maîtrise en 1551. Il est réservé au monarque, aujourd’hui au seul président de la République. Il pouvait être exceptionnellement concédé aux souverains et chefs d’État jusqu’à la réforme de 1962.

L’ordre de la Tour et de l’Épée est créé en 1808 par le Prince Régent João de Bragance pour commémorer l’arrivée de la famille royale au Brésil, sous la protection d’une flotte britannique. Transformé en ordre de mérite civil et militaire en 1832, il est aboli par la République puis rétabli. Il est encore aujourd’hui la plus haute décoration du Portugal. 

Le royaume disposait d’un ordre féminin charitable : l’ordre de Sainte-Isabelle du Portugal, fondé par le Prince Régent en 1801 et réservé aux dames nobles. Elles portaient un insigne orné de l’effigie de sainte Isabelle, reine du Portugal de 1282 à 1325. L’ordre est aboli en 1910. 

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Sur la carte, insigne de grand croix des Trois Ordres

Insigne de chevalier de l’ordre de Saint-Janvier
Plaque de grand’croix de l’ordre du Mérite

Chacun des États composant l’Italie avant 1861 avait ses propres ordres, reflétant son histoire. 

L’ordre royal de Saint-Janvier est fondé en 1738 par Charles VII de Bourbon, premier roi de Naples et de Sicile (futur Charles III d’Espagne). Cet ordre chevaleresque, inspiré de l’ordre du Saint-Esprit, servit de modèle à l’ordre espagnol de Charles III. Sur l’insigne figure saint Janvier, patron de Naples, tenant les ampoules de son sang miraculeux. 

L’Italie s’unifie sous l’égide des ducs de Savoie, rois de Sardaigne. Leurs ordres (ordres de Saint-Maurice et Saint-Lazare, Mérite militaire de Savoie, Médaille de la Valeur militaire sarde) deviennent alors les seules récompenses du royaume, complétées par de nouvelles institutions telles l’ordre de la couronne d’Italie. 

L’ordre suprême de la très Sainte-Annonciade, créé en 1362 par Amédée VI de Savoie, devient en 1861 le premier ordre du royaume d’Italie. Cette institution chevaleresque ancestrale, d’abord dénommée ordre du collier, ne comporte qu’une seule classe de chevalier. Ils portent leur insigne (une figuration de l’Annonciation) à un collier en or complété par une plaque. Un grand collier est réservé aux cérémonies. L’ordre est supprimé en 1951. 

L’ordre du Mérite de la République italienne, créé par décret du 3 mars 1951, remplace les distinctions royales après la proclamation de la République en 1946. Il comporte cinq classes et une dignité supérieure de grand cordon, réservée aux chefs d’État, comportant un collier, En 2001, l’insigne originel de l’ordre est remplacé par un modèle rappelant l’ordre de la Couronne d’Italie. 

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Sur la carte, pendentif de l’ordre de l’Annonciade

Plaque de grand’croix de l’ordre de Saint-Étienne de Hongrie
Pendentif de la Toison d’or

L’histoire de l’Autriche est inséparable des Habsbourg à la tête du pays du XIIIe siècle jusqu’en 1918. Archiduché en 1453, l’Autriche accroît ses territoires au fil des alliances et devient au XVIIIe siècle une puissance européenne majeure dont l’apogée est le règne de l’impératrice Marie-Thérèse. Cette dernière fonda les premiers ordres civils et militaires venus compléter la Toison d’or. La souveraineté de cet illustre ordre bourguignon est passée à la maison d’Autriche en 1477, lors du mariage de Maximilien de Habsbourg avec Marie de Bourgogne, puis à l’Espagne avec Charles Quint. A l’issue de la guerre de Succession d’Espagne, la Toison d’or est revendiquée en 1712 par l’Autriche et, dès lors, décernée par les souverains espagnols et autrichiens. Depuis la chute des Habsbourgs, en 1918, l’ordre, considéré comme une personnalité juridique de droit international, est conféré à titre dynastique. 

L’ordre militaire de Marie-Thérèse créé par l’impératrice Marie-Thérèse en 1757 compte parmi les plus prestigieux ordres militaires décernés en temps de guerre.

L’ordre de Saint-Étienne de Hongrie, est fondé en 1764 par l’impératrice Marie-Thérèse, reine apostolique de Hongrie, pour récompenser les mérites civils. Son nom est un hommage au premier roi de Hongrie, saint Étienne, qui reçut la couronne apostolique du pape en 1001. 

Au XIXe siècle, plusieurs ordres complètent les honneurs de l’empire autrichien et disparaissent en 1918. 

La République d’Autriche dispose d’un ordre de Mérite institué en 1952, remplaçant un premier ordre pour le mérite créé en 1922. 

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Sur la carte, insigne de chevalier de l’ordre de Marie-Thérèse

Insigne de l’ordre de Saint-Hubert de Bavière
Plaque de l’ordre du Mérite

En dépit de la proclamation de l’Empire allemand en 1871, l’Allemagne reste jusqu’en 1918 une mosaïque d’États ayant des systèmes de récompense distincts. 

Parmi les plus anciens de ces ordres princiers figure l’ordre de Saint-Hubert de Bavière créé en 1444 par le duc Gerhard V, en souvenir de sa victoire à Ravensberg le jour de la Saint-Hubert. Cet ordre chevaleresque tombé dans l’oubli est rétabli en 1708 par l’électeur palatin Jean-Guillaume de Neubourg et devient le premier ordre bavarois, après la création du royaume de Bavière en 1806 sous l’égide de Napoléon Ier. Il comprend alors une classe unique avec collier. 

En Prusse, l’ordre de l’Aigle noir occupait la première place. Cet ordre de chevalerie, qui tient son nom de l’Aigle héraldique du royaume, est créé en 1701 par Frédéric Ier, électeur de Brandebourg, lors de son accession au trône de Prusse. A partir de 1792, ses chevaliers sont de droit grand’croix de l’ordre de l’Aigle rouge, deuxième ordre du royaume. 

Tous ces ordres princiers et royaux disparaissent en 1918 à la chute de l’Empire allemand. La République de Weimar (1918-1933) crée seulement des croix commémoratives. Le IIIe Reich eut ses propres décorations. 

En 1949, l’Allemagne est divisée en deux États. Le système de récompense de la République démocratique allemande est calqué sur le modèle soviétique. La République fédérale allemande crée un ordre de Mérite en huit classes, conservé en 1990 lors de la réunification. 

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Sur la carte, insigne de chevalier de l’ordre de l’Aigle noir de Prusse

« Lesser Georges »
Plaque de l’ordre du Bain

Le système de récompenses britannique est parmi les plus complets qui existent.

L’ordre de la Jarretière, l’un des plus prestigieux ordres de chevalerie au monde, n’a jamais connu d’interruption depuis sa création par Edouard III en 1348. L’insigne est une jarretière en velours brodée de la devise : « honi soit qui mal y pense ». Au collier, réservé aux jours de cérémonie, est suspendue une figurine de saint Georges terrassant le dragon, patron du royaume. Un pendentif dit « Lesser George » et une plaque complètent les insignes de l’ordre. 

Le Royaume-Uni compte d’autres ordres de chevalerie tels le Chardon d’Écosse ou Saint-Patrick d’Irlande. Certains sont tombés en désuétude comme les ordres de la Vice-royauté impériale britannique. 

Le pays dispose aussi d’ordres de mérite. L’ordre du Bain, créé en 1725, est le plus important. Il puise ses racines dans un usage médiéval : la cérémonie du bain se tenant la veille de l’adoubement d’un chevalier. Réformé en 1815, il est devenu la grande récompense des mérites civils et militaires. Sa devise : « Tria juncta in Uno » (Trois en Un), et le dessin de son médaillon symbolisent l’union des couronnes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. 

L’ordre de Saint-Michel et de Saint-Georges est créé en 1818 par le prince régent, pour récompenser les services rendus aux intérêts britanniques en Méditerranée. Il est depuis 1869 la grande récompense des services civils dans le domaine diplomatique et international. 

Existent aussi de nombreuses médailles commémoratives et décorations militaires dont la très rare et prestigieuse Victoria Cross. 

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Sur la carte, Grand Georges (pendentif de collier)

Plaque de chevalier de l’ordre de l’Aigle blanc
Insigne de chevalier du Virtuti militari

L’histoire et l’évolution des ordres polonais reflètent fidèlement le destin mouvementé du pays. 

Jusqu’au XVIIIe siècle, le royaume électoral de Pologne ne possède pas d’ordres de chevalerie, jugés dangereux par une noblesse soucieuse de son indépendance. Le roi Auguste II le Fort, électeur de Saxe, réussit toutefois à imposer l’ordre de l’Aigle Blanc vers 1703-1705. Cet ordre cesse d’être conféré en 1795 lors du partage de la Pologne. Renouvelé brièvement en 1807 à l’époque du grand-duché de Varsovie, il est annexé avec le pays par le tsar Alexandre Ier et transformé en ordre russe après l’insurrection de 1830. Repris par la République polonaise en 1921, il est supprimé par la République populaire puis refondé en 1992 comme premier ordre polonais. L’insigne reprend le symbole héraldique du royaume : l’aigle blanc posé sur une croix rouge. 

Le deuxième ordre de chevalerie polonais, l’ordre de Saint-Stanislas, institué par le roi Stanislas-Auguste Poniatowski en 1761 et réuni aux ordres russes en 1831, est supprimé définitivement en 1918. Il inspire l’ordre de la Polonia Restitutae, fondé en 1921 et renouvelé en 1992. 

Stanislas-Auguste Poniatowski crée également l’ordre des Virtuti Militari (Courage militaire) en 1792, un ordre destiné à l’origine à récompenser les actes de bravoure sur le champ de bataille. Aboli, recréé à plusieurs reprises, il s’est adapté à chaque changement de régime et a été refondé en 1992 

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Sur la carte, insigne de chevalier de l’ordre de l’Aigle blanc

Insigne de l’ordre du Dannebrog (modèle avant 1808)
Bijou de l’ordre de l’Éléphant, monogramme de Frédéric VI

Puissance dominante en Scandinavie pendant de longs siècles, le Danemark a conservé à travers une histoire mouvementée des ordres ancestraux toujours en vigueur. 

L’ordre de l’Éléphant, voué à la Vierge, trouve son origine dans une fraternité religieuse, l’ordre de la Mère de Dieu, fondée au XVe siècle par Christian Ier de Danemark. Renouvelé en 1580 par Frédéric II, les statuts de l’ordre mis en place en 1693 par le roi Christian V sont encore en vigueur. Limité à l’origine à trente chevaliers, l’ordre est attribué aujourd’hui aux membres de la famille royale, aux chefs d’État et à quelques rares personnalités. L’insigne peut surprendre mais l’Éléphant blanc portant une tour, symbole de pureté et chasteté, est un des attributs de la Vierge. Le bijou de l’Éléphant, porté en écharpe à un ruban bleu, est accroché au collier les jours de cérémonie. Selon une règle commune aux grands ordres de chevalerie, il doit impérativement être restitué à la mort du chevalier. A son revers est inscrit le monogramme du roi régnant. 

L’ordre du Dannebrog trouve son origine dans la bataille de Lyndanisse, remportée par le roi Waldemar II en 1219, au cours de laquelle serait tombé du ciel le drapeau danois : le Dannebrog. 

Cet ordre de chevalerie est institué en 1671 par le roi Christian V et ses statuts sont établis en 1693. Il devient un ordre de mérite en 1808 divisé en plusieurs classes, sur le modèle de la Légion d’honneur. Le collier est alors réservé aux chevaliers grand’croix et l’insigne modifié porte le monogramme du roi régnant. Il existe une classe spéciale de grand’croix avec diamants. 

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Sur la carte, bijou de l’ordre de l’Éléphant

Croix de commandeur de l’ordre de l’Epée
Plaque de commandeur de l’ordre de l’Étoile polaire

Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que la Suède se dota d’un système honorifique, un des plus jeunes d’Europe, composé de plusieurs ordres. 

L’ordre des Séraphins, le grand ordre de chevalerie suédois a été institué en 1748 par Frédéric Ier. Les insignes portent le monogramme IHS (« Iesus Hominum Salvador »). Les jours de cérémonie, les chevaliers portent un imposant collier formé de têtes de séraphins et de croix patriarcales. Depuis la réforme de décembre 1974, entrée en vigueur en 1975, l’ordre est réservé à la famille royale et à quelques chefs d’états étrangers. 

L’ordre de l’Épée créé par le roi Frédéric Ier en 1748, est réservé aux officiers et comprend plusieurs classes dont, deux exceptionnelles, décernés lorsque la Suède est en guerre. Les insignes de ces dignités se portent sur la poitrine : une épée droite (1re classe) ou deux épées croisées (2e classe). Cet ordre n’est plus conféré depuis 1975 comme l’ordre civil de Vasa, créé en 1772 et réservé aux activités agricoles, commerciales, industrielles et artistiques. 

L’ordre de l’Étoile polaire, également fondé par le roi Frédéric Ier en 1748 est destiné à récompenser les mérites civils. Depuis la réforme de 1975, l’ordre est réservé aux seuls étrangers et la couleur du ruban est modifiée du noir au bleu liseré de jaune. 

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Sur la carte, insigne de chevalier de l’ordre des Séraphins

Plaque de grand’croix de l’ordre de la Rose blanche
Plaque de grand’croix de l’ordre de la Croix de la Liberté

D’abord dépendance suédoise, la Finlande devient un grand-duché de l’Empire russe de 1809 à 1917, puis une république indépendante en 1918 après une guerre civile de plusieurs mois. C’est alors que sont fondés les deux premiers ordres dont les insignes ont été dessinés par le peintre Axel Gallen-Kallela, chantre de l’indépendance. 

L’ordre de la Croix de la Liberté, créé le 4 mars 1918 sur la proposition de Carl Gustav Mannerheim, commandant suprême des forces armées, récompense les services rendus à la cause de la libération. Destiné à honorer les mérites en temps de guerre, il n’est plus conféré entre la guerre d’indépendance et 1940. Ses statuts, confirmés en 1944, prévoient des attributions en temps de paix. Il comporte deux divisions, militaire et civile, en cinq classes et une médaille. Il n’a été que très exceptionnellement conféré. 

L’ordre de la Rose blanche, est créé en 1919, par le général Carl Gustav Mannerheim alors régent de Finlande, pour les citoyens ayant bien mérité de la patrie. Il comporte cinq classes et une médaille. Le collier en est la distinction suprême. Des glaives caractérisent les insignes récompensant les mérites acquis sur le champ de bataille. 

La Finlande dispose aussi d’un troisième ordre, l’ordre du Lion, fondé en 1942 en complément de l’ordre de la Rose blanche, pour récompenser les mérites éminents civils et militaires. Existent aussi des médailles commémoratives. 

La rose héraldique d’argent des armoiries de la Finlande est figurée au centre des insignes de la Croix de la Liberté et de la Rose blanche. 

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Sur la carte, plaque de grand croix de l’ordre de la Rose blanche

Insigne de l’ordre de Saint-André, (modèle actuel)
Plaque de l’ordre de Saint-Georges

La Russie impériale se dote tardivement d’ordres de chevalerie : sous le règne de Pierre le Grand. Le premier, l’ordre de Saint-André, est fondé en 1698. Il occupe toujours la première place dans la hiérarchie des ordres russes. Composé d’une seule classe de chevalier, il est d’abord décerné sur décision personnelle du tsar, réservé à la famille impériale, à une élite de hauts dignitaires et à quelques étrangers. Il disparait avec tous les ordres impériaux (au nombre de 8) lors de la révolution bolchevique d'octobre 1917. Il est restauré par un décret du président de la Fédération de Russie le 1er juillet 1998, comme le plus haut des ordres officiels.
L’ordre militaire de Saint-Georges est fondé par Catherine II en 1769 afin de récompenser le dévouement et les mérites des officiers, sans conditions de naissance. Ses statuts, modifiés et remaniés à plusieurs reprises, en ont fait un ordre de mérite réservé uniquement aux militaires pour bravoure extrême au combat. Attribué avec une grande parcimonie, très prestigieux, il était hors hiérarchie officielle. De nombreuses marques d’honneurs s’y rattachaient. Il inspira l’ordre soviétique de la Gloire, créé en 1943, qui en repris le célèbre ruban orange et noir. L’ordre de Saint-Georges est restauré par la Fédération de Russie le 20 mars 1992.
L’U.R.S.S. a décerné de multiples ordres, médailles et titres honorifiques comme celui de Héros de l’Union Soviétique accompagné d’une étoile d’or. Ils ont été repris par de nombreux pays communistes. En 1991, ce titre a été adapté en Étoile d’or du Héros de la Fédération de Russie


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Sur la carte, insigne de l’ordre de Saint-André (époque impériale)

Croix de la Vaillance
Insigne de compagnon de l’ordre du Canada

Pays du Commonwealth, le Canada est une démocratie parlementaire avec à sa tête la reine Elisabeth II représentée par un gouverneur général. Il obtient son indépendance en 1931 par le Statut de Westminster. 

Le Canada met en place à partir de 1967 un système de récompenses très complet composé d’ordres, de décorations et de médailles toujours décernés au nom de la Reine. 

L’ordre du Canada a été institué le 1er juillet 1967 (centenaire de la confédération) pour récompenser les services exemplaires. Il comporte trois grades : compagnon, officier et membre. Le gouverneur général en est chancelier et compagnon principal. Il porte le collier, insigne de sa charge. Cet ordre très contingenté est réservé aux canadiens (nombre de compagnons inférieur à 150) et à titre exceptionnel, à quelques étrangers (membres honoraires). Depuis la création 4 000 personnes ont été reçues dans l’ordre. L’insigne est en forme de flocon de neige orné d’une feuille d’érable, la devise est : « desiderantes meliorem patriam » (ils aspirent à une patrie meilleure). 

L’ordre du Mérite Militaire, en trois grades, institué le 1er juillet 1972 récompense les services méritoires et exemplaires dans les forces canadiennes. 

Il existe des décorations spécifiques pour la bravoure dont la croix de la Vaillance, réservée aux actes de courage remarquables (une vingtaine de récipiendaires depuis sa création en 1972). 

Le Canada s’est doté en 1993 d’une Victoria Cross nationale qui a la préséance sur tous les ordres. 

Les provinces ont également créé des ordres de mérite, non reconnus par le gouvernement fédéral. I

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Sur la carte, insigne de compagnon de l’ordre du Canada

Insigne du Purple heart
Distinguished Service Medal

Les États-Unis, démocratiques depuis l’origine, ont construit un ensemble extrêmement complet et détaillé de médailles militaires et civiles. La plus ancienne, le Mérite militaire, créée par George Washington en 1782, est un cœur en tissu violet. Elle est à l’origine du Purple Heart, décoration pour les blessés instituée en 1932. 

La Medal of Honor (médaille d’honneur du Congrès) est l’exceptionnelle récompense de la bravoure pour ceux qui ont fait : « plus et mieux que leur devoir » « above and beyond the call of duty ». Elle a été instituée par le Congrès en 1861 pour la Marine, en 1862 pour l’Armée et en 1960 pour l’Armée de l’air. Toujours remise par le Président des États-Unis elle compte depuis sa création moins de 3500 récipiendaires dont 124 pour la Première Guerre mondiale et 464 pour la Seconde. 

Les Distinguished Service Cross et Medal (DSC et DSM) créées en 1918 à l’initiative du général Pershing, récompensent l’héroïsme au combat pour la première et des mérites éminents pour la seconde. Civils et étrangers peuvent les obtenir dans des circonstances exceptionnelles, en temps de guerre. 

La Legion of Merit a été créée le 20 juillet 1942 pendant la Seconde Guerre mondiale pour pouvoir décorer les chefs militaires étrangers et relayer la DSM. C’est l’unique ordre à degré des États-Unis : chief commander, commander, officer, « legionnaire ». Seul le grade « legionnaire » est donné aux membres de l’armée US. 

Les critères d’attribution de cet ordre ont évolué jusqu’à en faire un moyen de reconnaissance en temps de paix. 

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Sur la carte, Medal of Honor, modèle de la Marine

Plaque de l’ordre de l’Aigle aztèque
Plaque de l’ordre impérial de l’Aigle mexicaine

Vice royaume de la nouvelle Espagne établi dans un territoire au riche passé précolombien, le Mexique accède à l’indépendance grâce au général Augustin de Iturbide en 1821. Cet éphémère empereur crée le 20 février 1822 le premier ordre mexicain, l’ordre de Notre-Dame de Guadalupe, placé sous le vocable de la vierge miraculeuse mexicaine. La République est proclamée en 1823. S’ouvre alors une période d’instabilité politique où le pouvoir est disputé entre libéraux et conservateurs. Lors de sa dernière présidence, en 1853, le général Antonio Lopez de Santa Anna renouvelle l’ordre de Guadalupe, le calquant sur l’ordre espagnol de Charles III. 

Le pays connaît une autre parenthèse impériale sous le Second Empire. Napoléon III, rêvant d’établir un empire latin catholique en Amérique centrale, engage l’expédition française du Mexique en 1862 et place à la tête du pays en 1864 l’archiduc Maximilien de Habsbourg. Ce second empereur, tragiquement renversé par les partisans du président Juarez en 1867, crée l’ordre impérial de l’Aigle mexicaine, un ordre de mérite sur le modèle de la Légion d’honneur. La symbolique mexicaine se réfère à la légende de la fondation de la première capitale aztèque, à l’origine de Mexico : un aigle posé sur un nopal (figuier de barbarie) déchirant le serpent de la discorde. Cet ordre prend le pas sur l’ordre de Guadalupe, rétabli et réformé en cinq classes. Les ordres de Maximilien ne survivent pas à l’Empire. La République se dote en 1933 d’un ordre de mérite réservé aux étrangers l’ordre de l’Aigle aztèque dont la symbolique reprend l’aigle, emblème du pays. 

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Sur la carte, plaque de l’ordre de Notre-Dame de Guadalupe

Plaque de grand officier de l’ordre du Quetzal

Le Guatemala, de culture Maya, fait partie de l’empire colonial espagnol de 1524 à 1821 et accède à l’indépendance en même temps que le Mexique. Il devient officiellement autonome en 1847. L’ordre du Quetzal, le premier et le plus ancien des ordres du pays, a été fondé le 23 avril 1936 par le président Jorge Ubico Castañeda, dernier des quatre dictateurs qui se sont succédés à la tête du Guatemala depuis 1839. Il tient son nom de l’oiseau sacré des Mayas, un des plus beaux oiseaux d’Amérique centrale au plumage chatoyant. 

C’est cet oiseau national, émaillé au naturel, qui figure au centre des insignes avec un parchemin inscrit : « Libertad, 15 de septembre 1821 ». 

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Plaque de grand officier de l’ordre du Quetzal

Plaque de deuxième classe de l’ordre du Libérateur
Plaque de troisième classe de l’ordre du Libérateur

Jusque-là partie du vice-royaume de Nouvelle-Grenade, le Vénézuéla proclame son indépendance le 5 juillet 1811. Il demeure l’otage d’incessantes révolutions pendant plus d’un siècle. 

Pays fédéral doté d’un vaste système de récompense, il comporte plus d’une centaine d’ordres et décorations de mérite : ordres présidentiels civils et militaires (ordre du Libérateur, ordre Fransico Miranda, ordre Andres Bello…), ordres ministériels civils et militaires, ordres et récompenses propres aux états fédérés et aux municipalités. 

L’ordre du Libérateur, créé par décret du 14 septembre 1880, est le premier dans la hiérarchie des récompenses vénézuéliennes. Il tire directement son origine de la médaille de distinction avec le buste du Libérateur créée le 11 mars 1854 par le gouvernement de José Gregorio Monagas, et indirectement, de la médaille d’honneur du Libérateur créée par le congrès constituant du Pérou le 13 février 1825 en l’honneur de Bolívar et de ses compagnons. Il est divisé en cinq classes. Le président des États-Unis du Vénézuéla en est le chef et il porte un collier correspondant à sa charge. Les titulaires des trois premières classes portent avec l’insigne correspondant à leur grade une plaque d’un modèle différent : la première classe un buste de Bolívar sur fond de rayons or, comme l’insigne, la deuxième un buste de Bolívar, la troisième une plaque avec en son centre les armes du Vénézuéla. Cet ordre fut très largement octroyé aux étrangers. 

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Sur la carte, plaque de deuxième classe de l’ordre du Libérateur

Plaque de grand’croix de l’ordre du Mérite national

La République d’Équateur naît en 1830 et son premier président, le général Juan José Flores, est un héros de la guerre d'indépendance. A l’instar des jeunes républiques sud américaines, le pays connaît une grande instabilité politique : révolutions populaires et coups d’État militaires se succèdent. Il faut attendre le XXe siècle pour qu’apparaissent les premiers ordres de mérite et que se développe un système de récompense très complet, comprenant des ordres de mérite civils et militaires ainsi que de nombreuses médailles. 

L’ordre du Mérite national, créé le 8 octobre 1921, a été modifié en 1937 et 2002. Il récompense les mérites civils exceptionnels et peut être attribué aux étrangers. Il comprend cinq classes et une classe exceptionnelle avec collier pour les chefs d’État. Les insignes portent en leur centre trois montagnes enneigées et un soleil rayonnant. Ce motif est repris de la médaille de Pichincha frappée après la célèbre victoire du 24 mai 1822 qui met fin à la domination espagnole. Il est le symbole de la République d’Équateur. 

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Sur la carte, plaque de grand’croix de l’ordre du Mérite national

Plaque de grand’croix de l’ordre du Soleil
Plaque de classe spéciale de chef d’État de l’ordre de Ayacucho

La République du Pérou succède au vaste et puissant empire Inca. Son indépendance a été proclamée dès 1821 par le général argentin José de San Martín, protecteur du pays, qui autorisa les premières médailles en 1820. La lutte avec les royalistes se poursuivit ensuite avec le soutien du général Simón Bolívar. Ainsi, Bolivie et Pérou luttèrent ensemble pour leur indépendance. 

Le Pérou dispose de nombreux ordres de mérite (ordre du Soleil, ordre militaire d’Ayacucho, ordres de mérite spécialisés) et des médailles retraçant les nombreux conflits depuis la guerre d’indépendance. 

L’ordre du Soleil du Pérou est l’héritier de l’ordre du Soleil créé le 8 octobre 1821 par le général San Martín et aboli le 9 mars 1825. Il a été établi le 14 avril 1921 à l’occasion du centenaire de l’indépendance par le président Augusto Leguia. Il récompense les mérites civils et militaires et peut être décerné aux étrangers. Il comprend cinq classes et constitue aujourd’hui la première dignité du Pérou. Au centre de l’insigne rayonnant sont figurées les armes du pays, entourées d’une couronne de laurier. 

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Sur la carte, plaque de grand’croix de l’ordre du Soleil

Ordre de la Croix du Sud, modèle actuel
Ordre de la Croix du Sud, plaque du modèle impérial

Colonie portugaise, le Brésil est érigé en royaume associé par JoãoVI, chassé du Portugal par les armées napoléoniennes. Il devient en 1822 un empire jusqu’à la destitution de Pedro II en 1889 et la proclamation de la République. 

À son avènement, Pedro Ier dispose d’un système de récompense hérité des ordres chevaleresques portugais. Il l’enrichit de trois ordres : la Croix du Sud en 1822, l’ordre de Pedro Ier en 1826 et l’ordre de la Rose en 1829. 

L’ordre de la Croix du Sud, premier ordre de mérite brésilien affirmant l’indépendance de la Nation évoque le nom primitif du Brésil : « la terre de la Sainte Croix ». Les insignes s’inspirent de la Légion d’honneur : étoile anglée de feuillages (tabac et café remplaçant chêne et laurier) et plaque rayonnante. Maintenu par le gouvernement provisoire en 1889, il fut aboli en 1891. En 1932 le président Vargas le restaura pour les étrangers avec un insigne adapté à la République : la constellation de la Croix du Sud demeure, un profil féminin symbolique remplace le profil du fondateur. 

L’ordre de la Rose est créé en 1829 par Pedro Ier à l’occasion de son mariage avec Amélie de Leuchtenberg, fille du prince Eugène et petite fille de l’impératrice Joséphine « pour perpétuer par une institution utile le souvenir d’une époque heureuse et en conserver le souvenir à la postérité ». La devise de l’ordre était : « Amor e Fidelidade ». Cet ordre de mérite romantique, orné de roses en l’honneur de la jeune reine, est aboli en 1891. L’insigne de l’ordre national du Mérite, la plus élevée des récompenses brésiliennes, créé en 1946, s’en inspire directement. 

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Sur la carte, plaque de l’ordre de la Rose

Insigne de chevalier de l’ordre du Condor des Andes
Plaque de l’ordre du Condor des Andes

Nommée Bolivie en hommage au Libertador Simón Bolívar, l’histoire de cette république andine est chaotique. Elle obtient son indépendance en 1825, après la bataille d’Ayacucho (ville du sang en quechua) le 9 décembre 1824. Après une brève tentative de confédération avec le Pérou (1836-1839), la Bolivie connaît l’instabilité comme toutes les jeunes républiques sud américaines. Sa phaléristique est riche et vivante. Elle présente une grande variété de médailles et d’ordres : ordre du Condor des Andes, ordre de la Légion d’honneur du Maréchal Andres de Santa Cruz y Calahumana (restauré en 2004 par le président Carlos Mesa), ordre national de Simón Bolívar, (créé en 1986 en 3 classes), ordre du Mérite Militaire, (créé en 1927). 

L’ordre du Condor des Andes, créé par décret du 18 avril 1925 à l’occasion du centième anniversaire de l’indépendance, est la plus haute distinction bolivienne. Il peut être remis aux citoyens boliviens comme aux étrangers. Il est divisé en six classes : grand collier, réservé aux chefs d’État, grand’croix, grand officier, commandeur, officier, chevalier. La croix, suspendue au condor andin, est anglée de fleurs de Kantuta, nom quechua de la cantua buxifolia, « la fleur des Incas », emblème national depuis le 1er janvier 1924. Au centre figure, émaillé au naturel, le condor volant devant le mont Potosí et un soleil rayonnant qui sont aussi des symboles nationaux. 

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Sur la carte, plaque de l’ordre du Condor des Andes

plaque de grand’croix de l’ordre du Libérateur San Martín
insigne de grand’croix de l’ordre du Libérateur San Martín

Sous l’égide du Libertador José de San Martín, l’indépendance des Provinces-Unies du Rio de la Plata est proclamée le 9 juillet 1816. Les débuts de l’Argentine sont marqués par un perpétuel conflit entre fédéralistes et unitaires. La constitution de 1853 instaure un système fédéral assez semblable à celui des États-Unis. L’Argentine crée de très nombreuses médailles au cours du XIXe siècle, mais soucieuse d’égalité, elle attend le milieu du XXe siècle pour créer des ordres de mérite, qu’elle destine aux argentins et aux étrangers.
Puis elle les ferme à ses citoyens. Aujourd’hui, elle dispose d’une vaste gamme d’ordres de mérite généraux et spécialisés uniquement réservés aux étrangers. L’ordre du Libérateur San Martín, créé le 17 août 1943, est réservé aux fonctionnaires civils et militaires étrangers qui ont mérité la reconnaissance de la Nation. Il comporte six grades dont un collier pour les chefs d’État. A l’avers de l’insigne l’effigie du général José de San Martín, le héros de l’indépendance, au revers les armes de l’Argentine.

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Sur la carte, insigne de grand’croix de l’ordre du Libérateur San Martín

Insigne de l’ordre de Nichan al Ahd al Aman
Insigne de l’ordre de Nichan al Ahd al Mourassa

La Régence de Tunis est la seule province de l’Empire ottoman à avoir institué des décorations, à partir du XIXe siècle. Elle constitue le troisième pays musulman à avoir créé des récompenses, après la Sublime Porte et la Perse. Les insignes des ordres tunisiens de cette époque, richement sertis de pierres sont particulièrement luxueux et originaux. 

Le premier ordre, le Nichan al Iftikhar (ordre de la Gloire), fut créé en 1837 par Ahmed-Pacha. Il subit au fil du temps de nombreuses modifications qui le conformèrent peu à peu aux ordres de mérite classiques inspirés de la Légion d’honneur. La décoration primitive était un médaillon en or serti de diamants, orné du chiffre du Bey régnant. En 1857, les insignes furent modifiés pour être moins onéreux en fabrication et plus proches des modèles européens dans leur port. 

Créé en 1874, le Nichan al Ahd al Mourassa (ordre du Pacte incrusté) était réservé aux collaborateurs proches du Bey et à quelques hautes personnalités étrangères. Il est dérivé du Nichan al Ahd al Aman (ordre du Pacte fondamental) dont il constituait en quelque sorte la classe supérieure. 

La proclamation de l’indépendance (1956) entraîna la suppression de la totalité des ordres husseinites. Ils furent remplacés par un système de récompense composé d’ordres nationaux, d’ordres spécialisés et de nombreuses décorations. 

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Sur la carte, insigne de l’ordre de Nichan el Iftikhar

Plaque de grand’croix l’ordre du Nil
Insignes de grand’croix de l’ordre d’Al Kemal (modèle actuel)

Les ordres purement égyptiens apparurent sous le protectorat britannique (1914) et se développèrent après la promulgation de la monarchie en 1923. Auparavant, sous tutelle ottomane, certains ordres turcs étaient distribués au nom du Sultan. 

Le royaume d’Égypte compta de nombreux ordres et décorations. La plus haute distinction était l’élitiste ordre de Mehemet Ali du nom du premier pacha d’Égypte, créé en 1915 dont le collier était réservé à la famille royale et aux chefs d’État. 

L’ordre du Nil, lui aussi fondé en 1915, était l’ordre de mérite le plus courant, utilisé pour récompenser les services civils et militaires. La République abolit les ordres royaux et les remplaça dès 1953 par un système de récompense très complet. Au sommet, le collier du Nil et le grand cordon du Nil, sont réservés aux chefs d’État et de gouvernement. L’insigne du grand cordon du Nil représente le fleuve encadré de deux figures symbolisant la Haute et la Basse Égypte. 

Sont également décernés deux ordres de mérite (l’ordre de la République et l’ordre de Mérite), des ordres spécialisés, des décorations militaires et un ordre féminin, l’ordre d’al Kemal résurgence de l’ordre royal du même nom. 

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Sur la carte, plaque de l’ordre du grand cordon du Nil

Insigne de chevalier de l’ordre national de la République

Rattaché à l’Afrique équatoriale française (AEF) en 1908, le Tchad acquit son autonomie en 1958 et son indépendance deux ans plus tard, sous la forme d’une république.

À partir de 1960, le pays construisit un système de récompense classique composé d’un ordre national, d’ordres spécialisés et de décorations militaires. 

L’ordre national de la République a été créé par décret du 12 avril 1960. Destiné à récompenser le dévouement à la République et les vertus civiques, il constitue la plus haute distinction du pays. Il comprend trois grades et deux dignités et sa devise est : « Unité, Travail, Progrès ». 

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Insigne de chevalier de l’ordre national de la République

Insigne de chevalier de l’ordre national du Lion
Insigne de commandeur l’ordre du Mérite

La conquête française du territoire, amorcée en 1659, aboutit en 1857 à la fondation de Dakar qui devint la capitale de la fédération de l’Afrique occidentale française (AOF) en 1895. Indépendant en 1960, le pays fut gouverné par Léopold Sédar Senghor qui mit en place un système de récompense directement inspiré des ordres français.

L’ordre national du Lion a été créé le 22 octobre 1960 sur le modèle de la Légion d’honneur. Il constitue la plus haute distinction du Sénégal. Sa devise est : « Un Peuple – Un But – Une Foi ». Il est complété par un ordre du Mérite, fondé à la même date.

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Sur la carte, plaque de grand’croix de l’ordre national du Lion

Insigne de commandeur des Pionniers du Libéria
Insigne de grand’croix de l’ordre de la Rédemption africaine

État souverain depuis 1847, le Libéria a été colonisé par les esclaves noirs revenus libres d’Amérique et a connu une histoire mouvementée, déchirée entre natifs et afro-américains. 

La création du premier ordre libérien est contemporaine de celles des premiers ordres africains : institué le 13 janvier 1879 sous le nom d’ordre de la Libération africaine, l’ordre de la Rédemption africaine a changé d’appellation en 1897. Il est décerné à tous ceux qui ont rendu des services éminents au pays et notamment aux étrangers et diplomates. L’ordre des Pionniers du Libéria, créé le 7 janvier 1955 pour commémorer la fondation de la République par les anciens esclaves américains, constitue aujourd’hui la plus haute distinction du pays. 

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Sur la carte, insigne de commandeur de l’ordre des Pionniers du Libéria

Plaque de grand’croix de l’ordre national de la République

Colonie française en 1893, la Côte d’Ivoire fut profondément marquée par l’homme d’État Félix Houphouët-Boigny qui devint son premier président de la République. Indépendante en 1960, la Côte d’Ivoire se dota d’un système de récompense conforme au modèle français avec deux ordres nationaux, des ordres spécialisés et des décorations. 

L’ordre national de la République a été créé le 10 décembre 1960. Destiné à récompenser le mérite personnel et les services rendus à la nation, il représente la distinction honorifique la plus élevée de l’État. Le grand maître en est le président de la République et porte un collier ressemblant à celui de la Légion d’honneur, tant pour les inscriptions que pour les symboles des activités de la Nation. L’insigne est orné à l’avers du sceau de la République et au revers de la devise : « Union, Discipline, Travail ». 

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Plaque de grand’croix de l’ordre national de la République

Plaque de l’ordre de l’Étoile équatoriale
Plaque de l’ordre national du Mérite

Présente au Gabon dès 1839, la France rattacha le pays à l’Afrique équatoriale française (AEF). Membre de la Communauté franco-africaine (1958), le Gabon accéda à l’indépendance en 1960 sous la forme d’une république. Il s’est alors doté d’un système de récompense inspiré du modèle français avec deux principaux ordres : l’Étoile équatoriale, créée en 1959 avec pour devise : « Union, Travail, Justice » et l’ordre national du Mérite, créé en 1971. 

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Sur la carte, insigne de l’ordre l’Étoile équatoriale

Insigne de l’ordre du Sceau de Salomon
Plaque de l’ordre de la Trinité

A la fin du XIXe siècle, l’empire d’Éthiopie se dota d’ordres d’inspiration européenne. Le plus prestigieux était l’ordre du Sceau de Salomon, créé en 1874 par le négus Yohannes IV. Le nom de l’ordre évoque la rencontre du roi Salomon et de la reine de Saba, fondement mythique du pays. Il fut réorganisé par le négus Haïlé Sélassié en 1930 avec un exceptionnel grade de collier réservé à l’empereur et à quelques familles souveraines. Il existait aussi un ordre de la reine de Saba présentant des caractéristiques très semblables. 

L’ordre de l’Étoile d’Éthiopie - lui aussi créé en 1874 mais par le futur empereur Ménélik II - récompensait les services civils ou militaires. Habituellement décerné aux étrangers et aux diplomates, il comportait cinq classes. Les premiers insignes se portaient en sautoir à un cordon de soie tressé. Les insignes postérieurs se portèrent à l’européenne. L’insigne en or ciselé variait dans sa forme selon la classe. 

Existaient aussi deux autres ordres de mérite civils et militaires : l’ordre de Ménélik II ou ordre du Lion de Judée, créé en 1924, et l’ordre de la Trinité, créé en 1930 sur le modèle de la Légion d’honneur. 

Les décorations datant de l’empire d’Éthiopie ont été abolies lors du coup d’État de 1974. Les régimes instaurés après se dotèrent de systèmes de récompense propres. 

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Sur la carte, insigne de l’ordre de l’Étoile d’Éthiopie

Insigne de l’ordre de l’Étoile brillante
Insigne de grand cordon de l’ordre de la Torche du Kilimandjaro

La République-Unie de Tanzanie est née en 1964 de l’union du Tanganyika, vaste État continental placé sous protectorat britannique en 1890 et devenu indépendant en 1961, et du sultanat de Zanzibar et Pemba, dont l’indépendance fut proclamée en 1963. Elle dispose actuellement de plusieurs ordres et décorations dont l’ordre de la Torche du Kilimandjaro, créé en 1960, et réservé aux mérites exceptionnels. 

L’ordre de l’Étoile brillante était un des ordres du sultanat de Zanzibar, créé par le troisième sultan de l’île, Bargache Ben Saïd, le 22 septembre 1875. Il comportait deux classes, la première réservée aux sultans et souverains et la seconde divisée en quatre degrés. 

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Sur la carte, insigne de grand cordon de l’ordre la Torche du Kilimandjaro

Plaque de l’ordre de Ranavalona

Madagascar, royaume unifié sous la dynastie des Merina au XIXe siècle, fut déclaré protectorat français le 1er octobre 1895, puis colonie le 6 août 1896. La Grande Île obtint son indépendance en 1960 et dispose, entre autres distinctions, d’un ordre national fondé en 1980. 

Sous la monarchie, chaque roi créait sa propre décoration. En mars 1896, la reine Ranavalona III (1883-1896) institua ainsi l’ordre royal de Madagascar ou de Ranavalona pour récompenser les services exceptionnels rendus au royaume par les Malgaches et les étrangers. C’était un ordre à cinq classes dont les statuts ont été inspirés de ceux de la Légion d’honneur. L’ordre disparut lors de l’annexion de l’île par la France et le départ en exil de la reine en 1897. 

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Plaque de l’ordre de Ranavalona

Plaque de l’ordre impérial du Medjidié
Insigne de l’ordre du Croissant

A la fin du XVIIIe siècle, l’empire Ottoman ne dispose pas d’ordre de chevalerie au sens occidental du terme. Il possède un système de récompenses militaires, le çelenk, aigrette honorifique portée sur le turban. Cet insigne fut exceptionnellement attribué à l’amiral Nelson en 1798 après sa victoire sur Bonaparte à Aboukir. 

Peu après le sultan Sélim III crée pour les étrangers la première récompense ottomane d’inspiration européenne : l’ordre du Croissant, remplacé vers 1831 par le Nishan-i-Iftihar. 

L’ordre impérial du Medjidié, créé en août 1852 par le sultan Abdel Médjid est le premier ordre ottoman moderne. Inspiré de la Légion d’honneur, il fut décerné aux officiers britanniques, français et sardes après la campagne de Crimée. L’insigne rayonnant est orné en son centre de la tughra du sultan (sceau et symbole calligraphié). 

L’ordre impérial de l’Osmanié, créé en 1862, prit place avant l’ordre du Medjidié dans l’échelle des ordres turcs. Il fut nommé d’après le fondateur de l’empire ottoman, Osman. Tous les ordres de l’Empire ottoman disparurent à sa chute en 1922. La République créa par la suite ses propres décorations. 

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Sur la carte, plaque de l’ordre impérial de l’Osmanié

Plaque du grade extraordinaire de la Médaille d’honneur du Mérite libanais
Insigne du grade extraordinaire de la Médaille d’honneur du Mérite libanais

Créé en 1920 au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’État du Grand Liban est placé sous mandat français. Proclamée par le général Catroux le 8 juin 1941, l’indépendance de la République libanaise devient effective en 1943. 

Le Liban dispose d’un système de récompense composé de deux grands ordres nationaux (ordre du Mérite libanais, ordre National du Cèdre), d’ordres spécialisés et de médailles diverses. 

La Médaille d’honneur du Mérite libanais, créée en 1922 par le gouvernement français au Liban, devient l’ordre du Mérite libanais après l’indépendance. En 1930, un grade extraordinaire pour les chefs d’État étrangers est créé. Il est doté d’un insigne très spectaculaire orné du cèdre du Liban. 

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Sur la carte, insigne du grade extraordinaire de la Médaille d’honneur du mérite libanais

Plaque de première classe de l’ordre d’Abdulaziz

Le Royaume d’Arabie Saoudite nait en 1932 de la réunion des régions conquises à partir de 1902 par Abdel Aziz III Ibn Saud, dit Ibn Saoud. Après la Seconde Guerre mondiale, il se développe grâce l’exploitation de ses ressources pétrolières. 

Dans la seconde moitié du XXe siècle, l’Arabie Saoudite met progressivement en place un système de récompense particulièrement riche, composé de nombreux ordres et décorations. Le plus ancien est l’ordre d’Abdulaziz, du nom du roi qui le créa en 1957. Au centre de l’insigne est calligraphié : « Abdul Aziz Al Saud ». 

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Plaque de première classe de l’ordre d’Abdulaziz

Plaque de grand’croix de l’ordre de l’Houmayoun
Plaques de 1re classe de l’ordre du Soleil pour les dames

Issu de la Perse ottomane, l’Iran, est un des premiers pays musulmans avec l’empire ottoman à adopter le principe européen des décorations. 

Le premier ordre, l’ordre du Soleil, est créé en 1808 sous la dynastie Qadjar par Fath Ali Shah pour récompenser le général Gardanne envoyé en mission diplomatique par Napoléon Ier. Très vite il devient l’ordre du Soleil et du Lion, un ordre très complexe, réformé à plusieurs reprises mais conservé sous le nom d’Houmayoun par Reza Shah Pahlavi en 1925. Il est ensuite modernisé sur le modèle de la Légion d’honneur. 

Les ordres iraniens empruntent à la fois à la symbolique des anciennes dynasties perses de l’Antiquité (Achéménides et Sassanides) et à la symbolique musulmane. Les dynasties iraniennes ont décerné d’autres ordres prestigieux tels l’ordre des Pléiades pour les Palhavi et l’ordre du Soleil pour les Dames, pour les Qadjar. Les deux ordres sont réservés aux femmes. 

Depuis 1979, l’Iran est devenu une république islamique dont la constitution prévoit la concession de médailles et décorations spécialisées par le chef du gouvernement. 

Illustrations 

Sur la carte, pendentif de 1re classe de l’ordre du Soleil et du Lion, époque Qadjar

Insigne de cordon de l’ordre de Krishna
Médaillon du maharadjah Bupinder Singh

Sous domination britannique au XIXe siècle puis partie intégrante de l’Empire à partir de 1857, l’Inde était en grande partie divisée en de multiples principautés où chaque maharaja créait ses propres ordres. Après l’indépendance en 1947, la République d’Inde se dote d’un système de récompenses avec des médailles civiles et militaires d’inspiration très britannique. 

État princier de Patiala 

L’importance de l’État princier de Patiala (situé dans le Punjab au nord-ouest de l’Inde), est liée au rôle essentiel qu’il a joué dans la formation de l’empire des Sikhs et à sa fidélité sans faille à la Grande Bretagne. Le Maharadjah Bhupinder Singh qui régna de 1900 à 1938 a été le souverain le plus fastueux et le plus remarqué de cet État. Il a créé un système très élaboré de récompenses officielles dont l’ordre de Krishna, institué vers 1935 et a priori destiné aux personnes de confession hindoue. Très sélectif, l’ordre était réservé à cinq membres réguliers et à quelques membres honoraires, souvent reçus à titre diplomatique. Sur l’insigne est figuré Krishna, prince protecteur des justes dans le panthéon hindou, avec sa compagne Radha. 

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Sur la carte, insigne de cordon de l’ordre de Krishna

Plaque de l’ordre de la Maison royale de Chakri
Insigne de l’ordre de l’Éléphant blanc (Maha Varabhorn cordon de 1re classe)

Royaume millénaire, la Thaïlande, autrefois connue sous le nom de Siam, a réussi à éviter la colonisation occidentale tout en entretenant des relations diplomatiques et commerciales avec l’Europe depuis le XVIe siècle. 

Jusqu’au milieu du XIXe siècle il n’existait pas de décorations sur le modèle européen. L’ordre des Neuf Gemmes, réservé aux dignitaires de confession bouddhiste et aux membres de la famille royale, fut créé vers 1857. Il remplaçait alors un très ancien insigne de souveraineté composé d’une chaîne d’or ornée de neuf pierres précieuses censées capter les influences bénéfiques de certaines planètes associées à ces joyaux. 

C’est afin de pouvoir échanger des décorations avec les autres pays dans le cadre de la rapide ouverture au monde du royaume que fut créé l’ordre de l’Éléphant blanc en 1861. L’ordre de la Maison royale de Chakri est créé en 1882 à l’occasion du 100e anniversaire de la dynastie du même nom. C’est un ordre calqué sur le modèle des ordres chevaleresques européens avec une seule classe pourvue d’un collier. Il est destiné aux souverains et chefs d’État étrangers ainsi qu’à certains membres de la famille royale. La forme de l’insigne reprend celle d’une chakra, roue crantée qui sert d’arme de jet au dieu Vishnou. Au centre de la plaque est figuré l’unalom, signe symbolique protecteur. 

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Sur la carte, plaque de l’ordre des Neuf Gemmes

Kim Kháhn de 1re classe
Insigne de grand’croix de l’ordre national du Vietnam

Créé en 1802 sous le règne de Gia Long, l’empire du Vietnam, « Empire d’Annam » pour les étrangers fut progressivement colonisé par la France et englobé dans l’Union indochinoise française créée en 1887, avec le Laos et le Cambodge. L’Empereur d’Annam occupait alors un rôle protocolaire. 

Après la Seconde Guerre mondiale, le pays est déchiré par guerres et révolutions. Il est réunifié en 1976 sous l’autorité du nord, sous le nom de République socialiste du Vietnam. 

Le Kháhn était la plus haute distinction de l’Empire d’Annam. Son nom est identique à celui d’un gong de cérémonie censé propager les bonnes paroles gravées sur sa surface. La décoration du Kháhn portait une dédicace personnelle ou une invocation. Le Kháhn fut structuré en quatre classes sur un modèle européen à la fin du XIXe siècle et survécut quelques années dans la République du Vietnam (sud). Fabriqué en or, il porte le nom de Kim Kháhn. Il est suspendu à une cordelette rouge prolongée en dessous du pendentif par des franges colorées, représentant une chauve-souris, symbole de longévité et de bonheur. 

L’ordre national du Vietnam, civil et militaire, d’inspiration européenne, est créé en 1950 par Bao Dai alors chef de l’État du Vietnam puis réformé par la République du Vietnam (sud). En 1976, il est aboli comme tous les autres ordres par la République socialiste du Vietnam dans une volonté de créer un nouveau système de récompense d’inspiration soviétique. 

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Sur la carte, Kim Kháhn de 1re classe

Insigne de troisième classe de l’ordre du Million d’Éléphants
Plaque de grand’croix de l’ordre du Million d’Éléphants

Pays enclavé, étiré entre le Vietnam et la Thaïlande, le Laos est l’ancien Lan Xang ou « Royaume du Million d’Éléphants ». Fondé au XIVe siècle, il est ensuite divisé en plusieurs États royaux disputés au XIXe siècle entre le Siam et l’Annam. La partie orientale du Laos devenue Protectorat français en 1893 est englobée dans l’Union indochinoise française en 1898. Le long règne de Sisavang Vong unifie le royaume qui accède à l’autonomie en 1949. Le royaume du Laos, aboli en 1975, est remplacé par une République démocratique qui crée des ordres d’inspiration soviétique. 

L’ordre du Million d’Éléphants et du Parasol blanc, fondé par le roi du Laos le 1er mai 1909 récompense les mérites exceptionnels, civils et militaires. Cet ordre ne comporte qu’une seule classe lors de sa création. Il est modifié à plusieurs reprises par la suite et compte à partir de 1936 cinq classes. L’éléphant blanc polycéphale est une créature mythique du panthéon hindouiste au sein duquel il sert de monture au dieu Indra. 

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Sur la carte, plaque de grand’croix de l’ordre du Million d’Éléphants

Insigne du Double Dragon de 3e classe et de 2e grade
Plaque de 2e classe de l’ordre du Jade brillant

Jusqu’au XIXe siècle, les décorations et ordres de chevalerie ne font pas partie des récompenses honorifiques chinoises. Les marques d’honneur traditionnelles consistaient dans des titres héréditaires, des éléments vestimentaires (vestes d’apparat de couleur, plume de paon ou de corbeau sur la coiffure) ou protocolaires (droit d’accès à cheval au palais, chaise à porteur….). Les Européens n’étant pas sensibles à ces marques, l’Empereur Guangxu institua l’ordre de l’Étoile précieuse du Double Dragon en 1882, plus connu sous le nom d’ordre du Double Dragon. Initialement réservé aux seuls étrangers, son organisation et ses insignes étaient complexes, à l’image des règles protocolaires de l’Empire. Ainsi, la pierre centrale et la couleur du ruban varient selon la classe de l’ordre. Le thème du double dragon chassant une perle est un symbole de la fonction impériale. Cet ordre ne survécut pas à la chute de l’empire chinois en 1911. 

La première République de Chine (1912-1949) créa de très nombreuses décorations, certaines étant liées à l’histoire mouvementée des « seigneurs de la guerre ». D’autres perdurèrent à Taïwan comme l’ordre du Jade brillant, un ordre de mérite civil, fondé le 2 décembre 1933 par Tchang Kaï-Chek. La République populaire de Chine, créée en 1949, se dota également d’un système diversifié de récompenses inspiré par le modèle soviétique. 

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Sur la carte, insigne du Double Dragon, 3e classe, 2e grade

Plaque de première classe de l’ordre de la Couronne sacrée
Insigne de première classe de l’ordre du Soleil levant

Le Japon s’ouvre à l’influence occidentale dans la deuxième partie du XIXe siècle avec l’ère Meiji qui restaure l’autorité impériale et engage une politique de modernisation de l’empire du soleil levant. 

Est alors progressivement mis en place un système de récompenses honorifiques liées à la notion de mérite. Il comprend des ordres et de nombreuses médailles commémoratives (couronnement, noces impériales, campagnes militaires …). 

Le plus ancien est l’ordre du Soleil levant, ordre civil et militaire exclusivement masculin, créé en 1875. 

Le plus prestigieux est l’ordre suprême du Chrysanthème (grand cordon créé en 1876 et collier en 1888), réservé à la famille impériale et aux dignitaires étrangers. Il existe aussi un ordre spécifiquement féminin : l’ordre de la Couronne sacrée ou de la précieuse couronne créé en 1888. La symbolique des insignes de l’ordre fait principalement appel au légendaire phénix Ho-o, symbolisant l’impératrice et les vertus féminines, justice, obéissance et fidélité. 

Les insignes des ordres japonais, aux lignes épurées et stylisées sont présentés dans des boites de laque d’un grand raffinement. 

Illustrations 

Sur la carte, plaque de l’ordre du Chrysanthème

Insigne d’officier de l’ordre d’Australie modèle pour dames
Insigne de compagnon de l’ordre d’Australie

Monarchie parlementaire membre du Commonwealth depuis 1901, l’Australie a mis en place, comme le Canada, son propre système de récompense composé d’un ordre et de décorations honorant les actes de courage et de dévouement. La Victoria Cross pour l’Australie a pris le relais en 1991 de la Victoria Cross britannique. Elle reste la plus haute des distinctions militaires et n’est que très exceptionnellement attribuée. 

L’ordre d’Australie a été créé par lettres patentes d’Elizabeth II, reine d’Australie, le 14 février 1975, pour récompenser les mérites civils et militaires. Il comporte quatre grades et une médaille. 

L’insigne est une représentation de la fleur de mimosas, fleur nationale du pays, surmontée d’une couronne de Saint-Edouard, hommage au roi Edouard VII. Au centre, est figuré un anneau portant deux rameaux de mimosas et la devise : « Australia ». La richesse du décor et la taille du bijou varient selon le grade, du plus élevé, garni de citrines et portant au centre le blason de l’Australie, au plus simple en métal uni pour la médaille de l’ordre. 

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Sur la carte, insigne de compagnon de l’ordre d’Australie