Officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, Éric Lapeyre est médecin militaire. Pendant plus de 30 ans, il a soigné les soldats du terrain à leur réinsertion. Aujourd’hui, il traite avec la même attention les civils.
Quel est votre parcours ?
Fils d’officier, j’ai toujours eu une double vocation de médecin et de militaire. J’ai été formé à l’école du Service de Santé des Armées de Bordeaux dite « santé navale » où j’ai rencontré mes amis pour la vie. La camaraderie est un acte essentiel dans l’armée et en particulier au sein du Service de Santé des Armées (SSA). Elle facilite en mission et dans la pratique quotidienne de médecin militaire la prise en charge des patients. C’est une force invisible.
Après une spécialisation en médecine tropicale, je suis parti à l’étranger où j’ai exercé les fonctions de chef du service de pédiatrie dans un hôpital isolé du Nord de l’Afrique. Au retour j’ai été affecté durant quelque années à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris où j’étais urgentiste.
Après une réussite au concours hospitalier militaire j’ai intégré les hôpitaux du SSA en tant que spécialiste en Médecine physique et de réadaptation (MPR), spécialité dans laquelle j’ai gravis les échelons jusqu’à obtenir le titre de Professeur agrégé du Val de Grace.
Tout cela en continuant d’effectuer de nombreuses missions extérieures.
Je pense ainsi être à l’image de tout médecin militaire et professionnel de santé du SSA : polyvalence de la pratique, compétence, agilité, engagement dans la mission et dévouement auprès des autres et en particulier des blessés.
Que faites-vous pour l’intérêt général ?
J’ai toujours suivi la devise de mon école : Mari transve mare, pro patria et humanitate, hominibus semper prodesse (Sur mer et au-delà des mers, pour la patrie et l'humanité, toujours au service des hommes). J’ai le goût de l’aventure et du service des autres donc je n’aurais pas pu rêver meilleure carrière.
En plus du terrain, j’ai aussi beaucoup œuvré au sein des armées et dans ma spécialité pour l’après et le devenir des blessés. Le service de MPR de l’hôpital Percy que j’ai eu l’honneur de diriger durant de nombreuses années a ainsi accueilli pour leur rééducation la majorité des militaires Français blessés en opération. Cela nous a permis de mettre en place en lien avec le commandement de nombreux processus novateurs autour des Trois axes ou 3R que sont la Rééducation, la Réadaptation et la Réinsertion comme par exemple les projets de stages parasportifs de « reconstruction par le sport, le développement en innovation recherche de prothèses bioniques pour les amputés.
Que représente pour vous la Légion d’honneur ?
J’ai dédié ma vie de soldat à « soigner ceux qui servent », donc c’est un honneur que mon travail soit reconnu. Je trouve que c’est un ordre d’exception qui témoigne de l’attention que la Nation porte à ses enfants.
Mon père était décoré ce qui renforce mon lien avec cette distinction. J’ai aussi eu la chance de bien connaître le général Georgelin qui fut grand chancelier de la Légion d'honneur.
Je pense à eux et leur rend hommage en écrivant ces quelques mots.