Aujourd’hui présidente de La Voix De l’Enfant, Martine Brousse a consacré sa vie aux jeunes. Elle est commandeur de la Légion d'honneur et de l’ordre national du Mérite.
Quel est votre parcours ?
J’ai choisi de devenir éducatrice spécialisée poussée par le refus de l’injustice. Au début de ma carrière, je suis partie au Cambodge, alors en guerre.
Avec un regroupement d’association pour le Cambodge, je suis allée dans un camp illégal de réfugiés pour évaluer la situation des enfants. Nous étions plusieurs structures humanitaires et nous avons décidé, face aux conditions de vie inhumaines, de mettre en commun nos ressources pour être plus efficaces.
C’est à la suite de cette mission qu’est née La Voix De l’enfant, en 1981. Cette fédération regroupe des associations indépendantes avec pour objectif de protéger et défendre les enfants victimes de toute forme de violence, d’ici et d’ailleurs. Elle compte aujourd’hui 75 organismes, petits et moyens, et j’en assure la présidence.
Que faites-vous pour l’intérêt général ?
L’enfant a toujours été mon fil rouge. Je suis intervenue sur le terrain ou en coordination à de nombreuses missions. Par exemple en 1985, j’ai participé au sauvetage de mineurs dans une situation critique à Madagascar.
Ce sont des moments où l’on prend des risques mais je suis convaincue que malgré le contexte, il faut toujours œuvrer pour protéger les enfants.
C’est aussi dans ce pays que j’ai rencontré Benjamin, mon fils. Il était malade et je l’ai accueilli chez moi à Paris, pour ses soins. Un jour, il a souhaité que je l’adopte. C’est un cadeau de la vie de voir comment un enfant peut s’épanouir si on lui donne une seconde chance, une seconde famille.
Que représente pour vous vos décorations ?
Elles récompensent surtout un travail d’équipe, et je suis extrêmement reconnaissante des personnes qui œuvrent sur le terrain au quotidien. Nous partageons nos combats et lorsqu’il y a des moments de découragement, ensemble nous repartons.
Au début, je n’osais pas mettre ma décoration, mais aujourd’hui je pense que c’est important car c’est une cause que je porte, un engagement dans lequel j’ai envie d’entraîner tout le monde.
D’ailleurs, je suis membre du conseil de l’ordre national du Mérite depuis 2019. Nous y avons des échanges très riches et c’est très émouvant et enrichissant de découvrir les parcours des futurs décorés.